401 pages Livre papier : A5 (5,83 x 8,27 po / 148 x 210 mm), Standard Noir & Blanc, couverture souple, Brillant couverture
Avertissement
« Ce petit livre est une grande déclaration de guerre . »
Friedrich Nietzsche, Crépuscule des idoles
Ceci n’est ni un essai sur le monde contemporain, ni une thèse de philosophie, ni une nouvelle contribution vieillie au soporifique débat sur la nocivité ou l’innocuité de l’Intelligence Artificielle.
Le temps n’est plus au débat. Il faut vilipender ce monde factice jusqu’à la garde, le rudoyer et l’invectiver dans tous ses cataclysmiques aspects.
ChatGPT n’est pas à craindre ; cet « agent conversationnel » n’est qu’un ultime joujou de la Cybernétique pour achever de vous faire tout gober et tenir cois. L’ennemie, c’est elle, la Cybernétique, la matricielle marâtre à matraque, l’atroce matrone du vingtième siècle dont l’infâme XXI n’est que l’avorton génocidaire.
Des abattoirs industriels de Chicago en 1900 jusqu’à la funeste Finance algorithmique aujourd’hui en passant par le gaz moutarde à Verdun, les machines à cartes perforées à Auschwitz, les calculateurs à transistors au-dessus d’Hiroshima et Nagasaki, les élucubrations informatiques du M.I.T. biberonnées par le Pentagone, les probabilistes pervers de la psychologie comportementale, les docteurs Folamour du génome humain, la Chine qr-codisée ou les odieux drones et robots à tout surveiller, tout punir, bientôt tout massacrer de Boston Dynamics, c’est un même devenir-monde de la Calculette qui déploie son cloud de computation méphitique.
« Pour lancer un manifeste », dit le Manifeste Dada 1918, « il faut vouloir : A.B.C., foudroyer contre 1, 2, 3 ».
Ça tombe bien, je n’ai jamais été très adepte du 1, 2, 3. Je préfère foudroyer que démontrer. Que faudrait-il encore démontrer que vous n’ayez sous les yeux du matin au soir ? Les milliards de vitrifiés du smartphone n’incarnent-ils pas une démonstration assez probante du désastre ?
Mi-méditation mi-pamphlet, ce manifeste entend reprendre le flambeau de quelques magnifiques précurseurs – Heidegger, Artaud, Debord, Céline, Swift, Proust, Kafka, Canetti, Wittgenstein, Pascal… et tous ceux, d’Aristophane à Nabokov, qu’offusquèrent les arrière-mondes bâtis brique à brique pour étrangler la vie.
Qu’on se le dise, la Fronde est relancée contre les freluquets à caboche cartésienne. Qu’on sache, jusque dans les couloirs climatisés du Massachusetts Institute of Technology, qu’un écrivain juif (c’est important) né à Paris (ça ne l’est pas moins) – pas un pusillanime matheux expert en informatique, pas un philosophe des sciences cognitives, pas un publiciste à grand spectacle, pas un boomer atrabilaire – brocarde joyeusement leur minable monde de machines et démolit à coups de mots-marteaux leurs piteux pastiches de la pensée et du langage.
Que les détraqués du data planqués sur la planète Mars privatisée par SpaceX apprennent qu’un penseur solitaire n’ayant pas peur des mots considère Musk comme un bredouillant baltringue, méprise le sinistre joystick Harari, raille le crétin compulsif Gates, ne voit en Zuckerberg qu’un ersatz hébété, traite ouvertement Altman de baratineur borderline, Villani de neuneu du neutre, et Chomsky de schmock.
Et qu’il a les arguments pour ce faire.