Pendant la guerre, la Cybernétique ne connaît pas de repos...
Ce qu'il faut savoir du créateur de ChatGPT
Au cœur de la démence du monde, la Cybernétique n’en continue pas moins de faire des siennes. Voici donc quelques pages consacrées à Sam Altman, tirées de mon récent pamphlet La calamité cybernétique, dont on peut lire les 40 premières pages et qu’on peut se procurer ici :
En 2016, Sam Altman, le promoteur de ChatGPT, rêvait à voix haute :
« Il n’y a absolument aucune raison de croire que dans environ treize ans, nous n’aurons pas de matériel capable de reproduire mon cerveau… Quand j’ai réalisé que l’intelligence pouvait être simulée, j’ai laissé tomber l’idée de notre unicité, et cela n’a pas été aussi traumatisant que je le pensais. Il y a certains avantages à être une machine. Nous, les humains, sommes limités par notre vitesse d’entrée-sortie – nous n’apprenons que deux bits par seconde, donc nous en perdons beaucoup. Pour une machine, nous devons ressembler à des chants de baleine ralentis. »
À l’évidence, ces crétins peu créatifs n’ont jamais lu Moby-Dick. Ayant tendance à se plagier les uns les autres, le même argument fut repris par Elon Musk en 2019[1], tant est minuscule l’éventail de métaphores dont dispose cette petite ploutocratie californienne de technocrates mégalomaniaques paranoïaques hyperstressés à l’immaturité émotionnelle d’enfants de 12 ans ultra-gâtés et borderlines.
Les propos d’Altman sont extraits d’un long reportage extasié que lui consacra en 2016 le journaliste Tad Friend pour le New Yorker intitulé « La destinée manifeste de Sam Altman, Le patron de Ycombinator cherche-t-il a réparer le monde ou à prendre le contrôle de la Silicon Valley ? » [2]
Indubitablement relu et agréé par le geek milliardaire, ce long dithyrambe de 11 000 mots est édifiant quant à la personnalité et aux effarantes aspirations du supposé génie, nouvel Asperger mégalomaniaque abruti d’algorithmes qui s’est donné pour mission, selon son mentor Paul Graham, de « fabriquer le futur » : « Pour Altman, le meilleur moyen de découvrir l’avenir qui s’offre à lui est de le fabriquer. »
On y apprend à peu près tout concernant celui qui allait bientôt révéler à la terre effarée les terrifiantes prouesses de sa créature conversationnelle : sa direction d’YCombinator – coopérative du capital-risque qui se définit comme un « accélérateur à startups » –, son style de vie, ses conversations, ses mœurs, ses valeurs, ses projets, ses amitiés, son enfance, sa famille, ses rencontres, et ses diverses et multiples alliances capitalistiques.
En soi, l’article de Tad Friend a peu d’intérêt. Fanatiquement dévoué à la cause d’Altman, la moindre bouffonnerie du geek milliardaire le terrasse d’admiration :
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