« ON S’EN SOUVIENDRA DE CETTE PLANÈTE » (VILLIERS DE L’ISLE-ADAM)
31ème séance, Sur le sanitarisme 1, 29 septembre 2021
INTRODUCTION À L’ANNÉE QUI COMMENCE
Cette année, sans pour autant interrompre ma lente avancée dans la compréhension de la Gestion Génocidaire du Globe, je vais orienter mon séminaire dans deux directions apparemment étrangères l’une à l’autre : la Santé, et le Sionisme. Plus précisément : l’idéologie sanitaire, et l’idéologie antisioniste.
Je procéderai dans les deux cas à peu près selon une même méthode, que je qualifierais d’ironique candeur.
C’est une méthode non cartésienne, apparue au XVIIIème siècle avec Swift (les Gulliver’s Travels datent de 1721), Montesquieu (Les Lettres persanes datent de 1721) et Voltaire (Candide ou l’Optimisme date de 1759), méthode qui a largement fait ses preuves lorsqu’il s’agit de renouveler un point de vue sur une situation engorgée par les commentaires et les gloses les plus diverses et contradictoires, les plus savantes comme les plus populaires.
Dit autrement, je vais feindre de repartir de zéro pour envisager ces deux questions – la crise sanitaire et l’antisionisme – comme si je débarquais de la planète Mars. Comme si je désirais sincèrement comprendre, d’une part, le si confus conflit entre Israéliens et Palestiniens ; d’autre part la si opaque situation sanitaire dans laquelle se trouvent aujourd’hui tous les peuples du monde.
Concernant la crise sanitaire en cours – ce que je nomme le sanitarisme – , il me sera d’autant plus aisé de construire ma réflexion à partir d’une hypothétique connaissance nulle de la question, au sens où jusqu’à il y a peu de temps personne ne savait rien concernant cette nouvelle maladie apparue à la fin de l’année 2019 à Wuhan en Chine et répandue sur la planète à la vitesse non pas de l’éclair mais de la sombre marchandise.
Quant à la part ironique de cette candeur méthodologique, elle consiste en ce que, dans les deux cas abordés, la détermination de procéder à partir d’une sorte de tabula rasa intellectuelle ne visera qu’à démontrer précisément l’impossibilité de neutralité, d’objectivité, et pour tout dire de pureté intellectuelle dans un domaine (celui de la médecine) comme dans l’autre (celui de la création de l’État d’Israël) .
Pourquoi ?
D’abord parce que dans les deux cas je suis personnellement concerné. Je suis juif donc, de gré ou de force, interpellé par la principale question sur laquelle se fonde historiquement, formellement et très explicitement le sionisme, et qui en constitue la substance : le caractère énigmatique de cette question fait d’ailleurs lui-même si peu mystère que c’est précisément ainsi qu’on la qualifie depuis plusieurs siècles (depuis Bruno Bauer et Marx au moins : « la question juive », et qui indique en premier lieu qu’il n’est pas concevable d’« être » juif sans que cette « situation», quelle que soit la définition qu’on lui accorde, soit d’une manière ou d’une autre mais tout de même majoritairement à cause de l’antisémitisme, remise en question.
C’est tellement vrai qu’en 1893, Nathan Birnbaum qui est l’inventeur du mot zionismus en allemand, pour le distinguer de ce qu’il appelle « la palestinophilie sentimentale »1, publie une brochure « proto-sioniste » dont le titre est : « La Renaissance nationale du peuple juif dans son pays comme solution de la question juive. »
Et c’est aussi dans mon propre corps que le gouvernement français envisage de m’obliger peut-être bientôt à injecter une substance nommée vaccin (sans compter que c’est dans l’organisation de ma propre existence quotidienne que la crise sanitaire a eu depuis deux ans des effets palpables et détestables).
La tabula rasa (l’objectivité, la « neutralité axiologique » professée par Max Weber et remise en question entre autres par Hillary Putnam2) est donc un leurre. Pour qu’une véritable tabula rasa (intellectuelle s’entend) soit envisagée, il faudrait ne pas exister soi-même dans l’univers dont on déclare l’abolition. Il faudrait décider de s’en extraire par abstraction, exactement comme le fantasment le trio de gros débiles Bezos Musk et Branson en allant faire joujou en orbite tandis que la planète s’embrase en grande partie par leur faute et celle de leurs pairs.
L’autre raison du leurre de la tabula rasa, c’est que je dispose d’ores et déjà d’un certain nombre d’enseignements tirés de mes lectures concernant, par exemple, la longue cohorte de scandales sanitaires et de mensongères propagandes gouvernementales et industrielles depuis le début du XXème siècle.
Idem concernant le statut multiséculaire des Juifs dans la religion musulmane (lequel statut, on s’en doute, n’a pas joué un modeste rôle dans les origines du conflit judéo-arabe en Palestine – sans symétrie possible avec le statut des Arabes ou des musulmans dans la religion juive et même dans les préoccupations des premiers sionistes, puisque ce statut est à la lettre inexistant – ceci expliquant cela).
Partir de zéro ne signifie donc pas se rendre amnésique concernant tout ce qui a précédé la question que l’on se décide à examiner. C’est même le contraire qui est vrai. Avoir une bonne mémoire, autant dire connaître a minima l’histoire de son siècle et du précédent, est ce qui permet le mieux d’aborder à nouveaux frais une question intellectuelle, quelle qu’elle soit, sans trop de préjugés.
Cela ne signifie pas non plus non seulement qu’on puisse éviter d’adopter un parti-pris personnel, mais qu’on le doive. En ce sens là aussi il n’y a jamais véritablement de tabula rasa.
Lorsque Michel Foucault s’intéresse à l’Histoire de la folie à l’âge classique (que j’ai commencé de lire cet été), il est probable que sa propre homosexualité n’est pas étrangère à son souci d’analyser, dès le chapitre III consacré au « monde correctionnaire », les « nouveaux rapports instaurés entre l’amour et la déraison », et de comprendre ainsi pourquoi « l’homosexualité à qui la Renaissance avait donné liberté d’expression va désormais /à partir du XVIIème siècle/ entrer en silence, et passer du côté de l’interdit, héritant des vieilles condamnations d’une sodomie maintenant désacralisée ».3
Ce que Foucault démontre mieux que quiconque, c’est qu’être intimement et même charnellement concerné par une problématique intellectuelle n’entraîne pas qu’on la traitera avec moins de raffinement et de subtilité qu’un esprit en apparence froidement désintéressé.
Pas davantage que l’art ou la littérature, la pensée n’est une science exacte : elle participe du désir, c’est une mouvementation infuse qui, répugnant à décroître, aime davantage chercher que trouver, jouit davantage du guet de sa curiosité que de l’ataraxie de son assouvissement. C’est la raison pour laquelle j’avais déclaré dans la première séance de ce Séminaire : « Penser, c’est bondir. », et non « Penser, c’est sauter. » Si la différence ne vous saute pas aux yeux, songez à celle entre un fauve qui bondit sur sa proie dans la jungle et le même fauve dans un cirque qui saute à travers un cerceau enflammé brandi par son dompteur.
De toute façon, même dans le domaine des sciences qualifiées à tort d’« exactes », il n’y a pas d’objectivité. Cela aussi est une des grandes leçons de la pensée de Foucault. Malgré tous les délires et les fantasmes qui entourent aujourd’hui la production de l’Intelligence Artificielle, l’animal rationale ne sera jamais intégralement étranger à cette animalité qu’il porte en lui, qui le hante et le taraude. Là peut-être est le secret de l’extermination en cours des animaux par l’homme, à laquelle je consacrerai aussi cette année une ou plusieurs séances, comme je l’ai annoncé l’année dernière. « Il n'est personne qui ne dresse sa royauté sur d'immenses champs de cadavres d'animaux », écrit Canetti dans les pages de Masse et puissance consacrées à la paranoïa.
La Raison cherche à effacer les traces de ce qui, en elle, lui échappe et demeure innocent. Dès lors la Raison asservit violemment (et d’ailleurs « bestialement », dans tous les abattoirs du monde) ce qui persiste en elle de son animalité, avant d’envisager de l’annihiler. Le transhumanisme – cette maladie de « quelqu’un qui est atteint de raison », comme écrit Canetti dans Auto-da-fe, n’est que cela, le fantasme d’une mise à mort de l’animal par le rationale.
« Effondrement et dévastation » écrit Heidegger dans Dépassement de la Métaphysique4 « trouvent l'accomplissement qui leur convient, en ceci que l'homme de la métaphysique, l'animal rationale, est mis en place (fest-gestellt) comme bête de labeur. »
Voici ce que Foucault écrit, précisément, concernant l’étrange évitement par Descartes dans le Discours de la méthode de la question de la folie (on a vu l’année dernière que Spinoza n’était pas non plus particulièrement à l’aise avec l’irrationnalité supposée de l’enfant, qu’il rangeait parmi les ivrognes, les idiots et les fous…) :
« Il semble que si la folie n’intervient pas dans l’économie du doute », dit-il dans Histoire de la folie à l’âge classique5, « c’est parce qu’elle est à la fois toujours présente, et toujours exclue dans le propos de douter et la volonté qui l’anime dès le départ. Tout le cheminement qui va du projet initial de la raison jusqu’aux premiers fondements de la science longe les bords d’une folie dont /Descartes/ se sauve sans cesse par un parti pris éthique qui n’est autre chose que la volonté résolue de se maintenir en éveil, le propos de vaquer ‘‘seulement à la recherche de la vérité’’. »
Et un peu après Foucault ajoute :
«Tout comme la pensée qui doute implique la pensée et celui qui pense, la volonté de douter a déjà exclu les enchantements involontaires de la déraison et la possibilité nietzschéenne du philosophe fou. »6
On verra bientôt comme cette réflexion sur les rapports mystérieux entre la raison et la déraison, et leurs corrélats non moins mystérieux entre l’âme et le corps (dont traite aussi Foucault dans Histoire de la folie) peut servir à éclairer le discours sanitaire contemporain. Il faudra alors envisager pour quelle étrange raison l’hypothèse purement fictive des « esprits animaux » issue de Galien se retrouve aussi bien dans la physiologie mécaniciste de Descartes que, par exemple, dans la théorie de l’investissement en économie chez John Maynard Keynes !
Mais cette réflexion n’est pas absente non plus dans le cas d’une enquête sur le discours antisioniste. Je pense ici à la question de l’implication réciproque du corps et de la pensée (et de l’histoire de ce corps, y compris l’histoire de ceux qui le précèdent et auxquels il doit l’existence – ce qu’on appelle l’histoire familiale).
Je partirai de mon propre cas : que je sois juif, que mon histoire familiale soit liée à celle tragique des Juifs d’Europe au XXème siècle, ainsi qu’à la création somme toute récente de l’État d’Israël (1948, mes deux parents étaient déjà nés), me rend cette question inévitablement intime.
Pourquoi ? Parce que, comme tous les Juifs du monde, je suis concerné, que je le veuille ou non, par l’histoire du conflit judéo-arabe et par l’existence de l’État d’Israël. Cela reste vrai quoi que je pense ou ne pense pas de ce conflit ; je pourrais même être un juif antisioniste (il y en a un certain nombre, y compris en Israël), cela demeurerait vrai : le conflit judéo-arabe engage à un certain degré (lequel, cela demeure à déterminer) la question de ma propre survie.
Cela n’est pas très compliqué à comprendre. Il suffit de savoir que le sionisme est né, peu ou prou, avec Theodor Herzl au moment de l’affaire Dreyfus, d’une réflexion sur l’impossibilité historique et géographique pour les Juifs du monde entier (moi y compris) d’être assurés de ne jamais se voir persécutés comme Juifs dans un lieu où ils sont en minorité. Ce qui était le cas de tous les Juifs du monde avant 1948 et la création de l’État d’Israël, et ce qui demeure le cas de tous les Juifs du monde qui ne résident pas aujourd’hui en Israël.
Un Juif ne peut donc échapper en son corps à la question de base posée par le sionisme : comment empêcher la persécution des Juifs ? Il y est charnellement impliqué, exactement comme toute femme au monde est charnellement impliquée dans la question de savoir comment empêcher les viols ?
La question sioniste concerne tout corps juif, qu’il décide, en son âme et conscience comme on dit, d’y répondre ou pas, de s’y intéresser ou de l’ignorer ; et s’il s’y intéresse, quelle que soit la réponse qu’il y apporte personnellement. Cela est donc indépendant du contenu du sionisme, des différents sionismes même, dont la réponse particulière à cette question fut : la création d’un « Foyer National juif », autrement dit d’un lieu sur terre (par nécessairement un État au sens moderne), où les Juifs ne soient pas en minorité, et où par conséquent ils ne dépendent pas de la majorité non juive pour assurer leur défense contre les persécutions.
C’est une question qui demeure d’actualité, y compris parmi les antisionistes puisqu’elle définit le partage entre les deux solutions possibles envisagées pour résoudre pacifiquement le conflit israélo-palestinien : la création d’un État bi-national (où les Juifs seraient de facto de nouveau en minorité), ou bien la création de deux États séparés, un juif et un musulman.
Vous comprenez donc pourquoi la formule de Foucault, « la pensée qui doute implique la pensée et celui qui pense » est aussi valable à propos du sionsime et de l’antisionisme. Et c’est la raison pour laquelle on est en droit de s’interroger sur l’implication de beaucoup de militants antisionistes qui ne sont ni juifs, ni palestiniens, ni même musulmans, et dont les motivations intimes demeurent par conséquent pour le moins mystérieuses.
Si les Européens antisionistes sont évidemment ulcérés d’être qualifiés d’antisémites, les populations arabes ne font pas tant de manières pour assimiler dans une même aversion les Juifs et Israël. Est-ce un hasard, par exemple, si le mouvement de boycott culturel et universitaire d’Israël connaît tant d’écho parmi les idéologues de gauche en Grande-Bretagne où précisément le Labour Party, sous la direction de l’antisioniste militant Jeremy Corbyn, s’est révélé récemment gangrené d’antisémitisme7?
À la différence de tant d’idéologues antisionistes européens (la liste est longue, et touche assez notablement l’industrie du spectacle : Jean-Luc Godard, Ken Loach, Roger Walters, etc.), Jean Genet, lui au moins, ne dissimula jamais l’implication de son corps dans son parti-pris en faveur de la cause palestinienne. Il reconnaissait n’avoir jamais pu coucher avec un amant juif, et son œuvre est habitée par sa répugnance fascinée pour les Juifs. Il déclara aussi très explicitement : « Me serais-je intéressé aux Palestiniens s’ils ne se fussent battus contre le peuple de l’origine ? » (cité par Éric Marty dans un entretien pour Art Press8).
Voilà pourquoi examiner l’idéologie antisioniste – ce que je ne ferai pas aujourd’hui, mais dans un second temps – exige de connaître et de comprendre l’histoire du conflit israélo-arabe (l’un des plus anciens et des moins simples des temps modernes), mais surtout cela demande d’examiner à la loupe les tenants du conflit judéo-arabe, à la source selon moi des guerres israélo-arabes puis israélo-palestiniennes aujourd’hui. Je partirai donc de ces sources historiques pour aboutir à l’examen de l’antisionisme contemporain, aussi bien dans les pays musulmans (en Iran comme à Gaza ou en Cisjordanie et ailleurs) qu’en Occident (principalement parmi les militants d’extrême-gauche).
Je m’intéresserai bien entendu particulièrement à l’antisionisme en France, et je fais remarquer à cet égard qu’Alain Badiou comme Noam Chomsky, dont j’ai déjà longuement traité dans mon séminaire, sont tous les deux de virulents militants antisionistes (ils ne se contentent pas, si on leur demande où va leur préférence, d’être pro-palestiniens). Y a-t-il un lien entre ce militantisme actif et leur philosophie respective ?
La question sera posée.
Cet examen chronologique de l’idéologie antisioniste est d’autant plus indispensable que précisément les avis divergent sur la date de naissance du conflit. De sorte que selon que l’on remonte à la première alliah (immigration juive en Palestine encore ottomane) en 1870, à la Déclaration Balfour en 1917, au plan de partage de la Palestine de 1947, à la déclaration d’indépendance de l’État d’Israël en 1948 (date officielle de la « Naqba » selon les Palestiniens), à la guerre des Six Jours et à l’occupation de la Cisjordanie en 1967, à la première intifada en 1987, à l’échec des accords d’Oslo en 1993, à la seconde intifada en 2000, voire à l’évacuation de Gaza en 2005, on ne s’accorde nullement sur les causes et les raisons de ce conflit.
Pour ma part, afin d’éviter toute ambiguïté, je partirai de la source des sources, à savoir la naissance de l’Islam au VIIème siècle, et les premières relations conflictuelles de Mahomet avec les tribus juives de son temps, pour arriver jusqu’à nos jours.
Ce choix d’une chronologie longue du conflit israélo-palestinien est d’autant plus justifié que cette même chronologie est fréquemment invoquée par les propagandistes antisionistes musulmans eux-mêmes. En témoigne, par exemple, l’évocation régulière de la victoire de Mahomet sur les Juifs de Khaybar en 6289, dans le chant : Khaybar Khaybar ya Yahud, jaysh Muhammad sawfa ya‘ud (« Khaybar, Khaybar, ô Juifs, l'armée de Mahomet va revenir »), à commencer. C’est également à ce massacre historiquement attesté des Juifs de l’oasis de Khaybar par Mahomet que le Hamas se réfère régulièrement, ainsi que divers militants antisionistes un peu partout, dont Lina Murr Nehmé retrace l’histoire :
C’est un chant fréquemment entonné, depuis longtemps et sans nulle vergogne dans les pays de langue arabe, en Israël par des arabophones mais aussi parfois en Europe lors de manifestations de soutien aux Palestiniens, comme par exemple encore le 15 mai 2021 à Bruxelles10.
Ce chant évoque la défaite des Juifs de Khaybar que Mahomet enjoignait de se convertir à l’islam, prélude à leur massacre et à la soumission définitive des Juifs à Mahomet. Il est sans ambiguïté quant à son fantasmatique contenu antisémite, à tel point que des personnes qui l’avaient entonné lors d’une manifestation propalestinienne à Anvers en 2014 furent condamnées en justice11, et que les organisateurs de cette manifestation se désolidarisèrent par la suite de ces chanteurs.
Ceci n’est qu’une anecdote pour montrer que de même que les premiers sionistes non religieux rêvaient des triomphes du roi David ou se comparaient aux Macchabées résistant à l’oppression romaine – évidemment nullement en référence aux musulmans qui n’existaient alors pas –, les Arabes et les Iraniens puisent abondamment de leur côté dans la plus sacrée, la plus classique et populaire mythologie musulmane pour composer leur imaginaire du conflit avec les Juifs. Le chant Khaybar est ainsi entonné au Liban, sous la version modifiée : « Khaybar, Khaybar, ô Sionistes, le Hezbollah est en route ». Et le Hezbollah a surnommé l’un de ses missiles le Khaybar-1, tandis que l’Iran a aussi nommé un fusil d’assault le Khaybar KH-2002.
Cela ne fait donc nul mystère – et j’y reviendrai en examinant tout cela de près – il y a un lien aussi structurel entre la place que l’Islam accorde aux Juifs dans sa théologie, son histoire et sa mythologie, qu’entre la place accordée au « peuple déicide » dans la théologie chrétienne et la tentative de l’extermination de ce peuple au XXème siècle dans toute l’Europe.
Nous verrons tout cela une autre fois.
(À suivre)
Georges Bensoussan, Une histoire intellectuelle et politique du sionisme 1860-1940, p.118
Daoust, Marc-Kévin (2018), «Neutralité scientifique (A)», dans Maxime Kristanek (dir.), l'Encyclopédie philosophique, https://encyclo-philo.fr/neutralite-scientifique-a
Pléiade I, p.107
Essais et conférences, p.82
Pléiade I, p.166
Ibid. p.167
Art Press n°290, mai 2003