Nota Bene :
La vidéo de la séance vient d’être supprimée par YouTube à cause d’images de suicides à Shanghaï (vidéos reprises de Twitter).
En attendant la remise en ligne (pas avant une semaine, censure oblige), la version intégrale de la séance est disponible sur le site incensurable Peertube :
VIDÉO : Du sain et du malsain (Sur le Sanitarisme 7), 39ème séance, 28 avril 2022
AUDIO : La version audio intégrale est toujours en ligne
Je vous renvoie au sujet de la fusion-acquisition de la Technologie par le Capitalisme (ils sont en réalité consubstantiels l’un à l’autre) à un texte très intéressant de Fabrice Lamarck, membre du Groupe Grothendieck (« composé d’étudiants, de chômeurs, de démissionnaires de l’université » se présentent-ils sur leur site) dont je dois la découverte à une amie, Noëlle Audejean, que je remercie vivement à cette occasion. C’est dans un entretien de novembre 2021 donné au magazine La Décroissance1. Il est passionnant parce qu’il noue une critique très informée (les membres de ce groupe sont tous de formation scientifique) du techno-capitalisme (« Pas besoin d’être complotiste pour affirmer que le capitalisme cherche toujours de nouveaux terrains de jeu, en l’occurrence notre corps et notre génome, pour s’accroître ! Rosa Luxemburg puis David Harvey l’ont montré. Plus largement, le désir de puissance inhérent à l’humanité rencontre depuis quelques décennies le potentiel quasi-démiurgique du techno-capitalisme. Pas besoin de diplôme en sciences sociales pour comprendre qu’il y aura des cobayes, des morts, des sacrifiés, des abandonnés, des mutants, des flingués pour arriver à l’Eldorado final du techno-capitaliste : le transhumain dans son cocon digital ! ») et de la nouvelle martingale transhumaniste de ce techno-capitalisme, dont les vaccins expérimentaux ne sont qu’un avant-gout de ce qui attend le Numéricain génétiquement modifié.
Ainsi pour Fabrice Lamarck, la collusion de la Cybernétique et du Sanitarisme est une évidence, qu’il exprime très clairement concernant les vaccins à ARN Messager :
« Quel monde l’analyse, la décomposition et la modification toujours plus poussées et industrielle du vivant produit-il ? Quel saut dans la « chosification » de l’humain – l'humain traité comme une machine vivante à améliorer – avons-nous franchi avec ces technologies vaccinales ? En allant rapidement, il est important de noter que nos corps sont naturellement résistants à l’intrusion d’ADN ou d’ARN. Notre alimentation est faite de cellules animales ou végétales pleines d’ADN ou d’ARN dont aucun ne pénètre dans nos cellules ! Même lorsqu’on en injecte dans le sang, des enzymes spécifiques dégradent rapidement ces molécules jugées dangereuses pour l’organisme. Ainsi, une technologie a toujours besoin d’un bon vecteur (résistant, performant et perforant). Cela ne sert à rien d’avoir la bombe atomique sans missile à longue portée ! Pour percer les barrières naturelles, c’est pareil. C’est la combinaison de la bio-informatique et des nanotechnologies qui a permis d’avoir à la fois des vecteurs qui rentrent dans la cellule <Note : Pour être précis : dans le cytoplasme de la cellule pour les vaccins à ARNm et dans son sacro-saint noyau pour les vaccins ADN.> et un matériel génétique résistant aux enzymes afin que celui-ci puisse exprimer de façon conforme la protéine étrangère souhaitée. Et il y a urgence à se poser cette question. Car, une fois les procédés industriels mis en place, les nouveaux vaccins reviennent moins chers que les vaccins traditionnels et peuvent être fabriqués ‘‘en routine’’ par des automates en chambre stérile. Il suffira seulement la prochaine fois, de donner à l’ordinateur central la séquence génétique d’une nouvelle protéine pour produire le nouveau vaccin ou le nouveau médicament qui permettra aux géants de l’industrie pharma de faire du fric – une fois les autorisations des agences sanitaires données bien entendu... Mais après la crise du Covid, les industriels ne doutent pas que les autorisations leur seront octroyées rapidement. »
Une des dernières nouvelles en date qu’on peut lire sur le site de la CEPI concerne précisément un partenariat avec le groupe japonais NEC pour développer une IA en mesure de produire un vaccin universel (« broadly protective ») contre tous les variants à venir du coronavirus…
Fabrice Lamarck, dans le remarquable entretien que je vous ai cité, ne manque pas de faire remonter les métaphores du discours biotechnique (par exemple la comparaison banalisée du corps avec une usine – autrement dit l’instance où le plus crûment ont leur source les rapports de soumission, de domination et d’expropriation de l’univers capitaliste –) à la théorie cybernétique, à laquelle la manipulation génétique est si redevable :
« Sur le site de l’Institut Pasteur on peut lire : ‘‘Avec ce vaccin à ADN, nos cellules deviennent transitoirement des usines qui produisent la protéine Spike.’’ Ce type de discours, omniprésent dans les médias, révèle la représentation du monde de la biologie moléculaire, issue des sciences de l'information et du signal (la cybernétique) dans les années 1940-1950, comme l’a montré André Pichot. Pour cette pensée, les corps, les organes, même les cellules, n’ont en définitive qu’une faible importance. Ce sont de simples ‘‘mécaniques’’ qui entourent, véhiculent et protègent l'information. C’est l’ADN et son expression tangible, le gène, le génome qui constituent le ‘‘code de la vie’’, le ‘‘programme’’ du ‘‘système vivant’’. Cette pensée fonctionnaliste et utilitariste domine la biologie depuis plus de 50 ans et s’accommode très bien des valeurs néolibérales. Et cela est normal puisque la pensée scientifique moderne et le capitalisme industriel sont issus du même moule de la ‘‘rationalité calculatrice’’ comme le décrit si bien Jean-Marc Royer2. »
Exemple d’un atlas illustré récent (2005) Être humain, dans la collection « Encyclopédie universelle » chez Gallimard (2005), qui entend traiter des Origines, de l’Anatomie, de la Psychologie et de la Culture de l’humain. Gallimard n’a fait qu’adapter et traduire un ouvrage anglo-saxon, et l’on y retrouve sans surprise décliné à toutes les sauces les analogies et les métaphores industrielles et cybernétiques : le corps-usine, le corps comme assemblage de briques (à rapprocher de la conception cybernétique de la pensée), etc.
J’en reviens au projet transhumaniste de la CEPI.
Son « discours de psychose pathologique »3 envisageant une « pratique bio-médicale d’éradication sanitaire »4 n’est pas entièrement inédit. On en retrouve tous les tenants rhétoriques et une partie des aboutissants politiques exposés par un régime particulier du XXème siècle, régime « dont le discours politique est médicalisé à l’extrême »5…
Vous aurez reconnu le IIIème Reich.
Je dois d’avoir découvert cette étude de Chapoutot à mon amie Karen Mary Berr, écrivain bilingue hors pair que je remercie ici. Karen Mary Berr s’intéresse de près à cette période parce que sa famille y a été impliquée. Elle est en train d’écrire un roman qui suscite d’ores et déjà l’intérêt de plusieurs éditeurs, où elle revient sur son histoire familiale, celle de ses grands-parents, Maine, résistante déportée à Ravensbrück, et son grand-père juif Marcel Berr6.
Sa grand-mère fit 2 ans de camps de concentration dont Ravensbrück où elle a été victime d’expériences médicales (à cause de son engagement dans la résistance) et son grand-père a perdu 8 membres de sa famille à Auschwitz dont sa femme et ses deux enfants, 2 et 5 ans.
Elle en diffuse régulièrement des extraits sur sa page Facebook.
Chapoutot montre parfaitement dans cette étude l’association entre paranoïa hygiéniste et surveillance policière, les deux reposant chez les idéologues nazis sur une conception organique du peuple comme un seul corps indivisible dont le bon état de santé politique et hygiénique se conjuguent.
Chapoutot cite une déclaration de Werner Best, docteur en droit et lieutenant-colonel de la SS, concernant la police allemande en 1936 dans la revue Deutsches Recht. L’intérêt de cette citation est qu’elle montre l’étroite parenté entre les conceptions policière et sanitaire de la société :
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