Revenons maintenant à la CEPI, et à leur objectif annoncé d’être à même de concevoir, tester, produire et « délivrer » (delivering) en seulement 100 jours un vaccin inédit (inévitablement expérimental) en prévention d’une maladie elle aussi inédite et carrément sans nom, la « Disease X », soit la prochaine pandémie qui n’existe pas encore et qu’il s’agit d’éradiquer par avance. C’est ce que le Dr Folamour Hatchet nomme la « 100 Days Mission », la Mission des 100 jours1.
« Connaître l'ennemi (inconnu)
Pour se préparer à la Maladie X, il est important d'être clair sur ce que l'on sait et ce que l'on ne sait pas : Le X dans "Maladie X" représente tout ce que nous ne savons pas. Il s'agit d'une nouvelle maladie, dont nous saurons très peu de choses lorsqu'elle apparaîtra : elle peut être mortelle ou non, très contagieuse et menacer notre mode de vie. Nous ne savons pas non plus quand, ni comment, elle franchira la frontière virale et infectera les gens. Ce que nous savons, c'est que la prochaine Maladie X arrive et que nous devons être prêts. On connaît aujourd'hui environ 260 virus capables d'infecter l'homme. Ces quelque 260 virus appartiennent à environ 25 familles virales.»
Et maintenant, mettons en perspective ce discours médicalo-militaire alarmiste 2.0 avec le discours médical sous le IIIème Reich. La parenté fantasmatique éclate de soi :
« Le discours médical », explique Johann Chapoutot2, « qui effraye car il dénonce un danger virulent, rassure également, non seulement parce qu’il prétend s’attaquer au mal ainsi identifié, mais encore parce qu’il propose des protocoles d’action, des modes de traitement curatif. L’Allemagne comme communauté biologique n’est donc plus soumise à la fatalité malheureuse du fléau, mais dispose, grâce à sa science et à son ingénierie médicale et sanitaire, des moyens de le maîtriser et de l’éradiquer. »
La seule différence entre la propagande médicale et sanitaire nazie et celle du WEF, hormis les ajustements conformes à la progression du savoir génétique (c’est-à-dire à visée eugéniste), c’est l’élargissement planétaire de cette dernière, qui a comme substitué à la question de la lutte des races celle de la lutte d’une seule « race » – l’humanité améliorée par la technologie, selon tous les poncifs transhumanistes – contre un seul danger – l’inconnu virus à venir, la Maladie X !
Il suffit de prendre au pied de la lettre le discours transhumaniste de Schwab, pour comprendre que la place déshumanisante des Juifs dans le discours nazi est aujourd’hui, très logiquement, à l’ère de ce qu’ils désignent comme la « 4ème révolution industrielle » devenue celle des animaux – dont le transhumain devrait bientôt intégralement s’émanciper par le miracle du numérique – non sans avoir exterminé concrètement l’animalité au passage.
L’autre différence, c’est la fusion de l’idéologie capitaliste la plus décomplexée (celle du WEF) – et du coup des rappels du gain en milliards de dollars économisés que rapporterait la course aux nouveaux vaccins par rapport à la gabegie (en réalité le manque à gagner pharmaceutique) provoqué par la pandémie planétaire….
Chapoutot souligne aussi – à propos d’un film de propagande nazie de 1942 intitulé Combatton le typhus ! – « qui enseigne que le typhus, tout comme la peste, les rats, les Juifs et l’homosexualité, est une pathologie orientale, qui ‘‘s’est diffusée d’est en ouest à partir de son foyer d’Asie mineure’’ » – le rapport entre ce qui est provoqué et ce qui est constaté (on peut comparer cela au rapport de cause à effet entre néo-libéralisme, recherche bio-militaire, et pandémie) :
« La performativité du discours nazi et la circularité du rapport entre imaginaire et réel sont exemplaires : les nazis construisent l’ennemi non seulement par le discours et par l’image, mais aussi par des pratiques qui produisent une biologie dégradée, ensuite exhibée comme preuve de la justesse du discours nazi… »3
Il ne s’agit pas évidemment de confondre grossièrement le sanitarisme et le nazisme ou l’antisémitisme, mais de comprendre que les ressorts idéologiques de l’antisémitisme nazi et ceux du sanitarisme contemporain – obnubilé par des notions hygiénistes purement fantasmatiques de pureté et d’impureté et par des fantasmes de « superhumans » – sont mutatis mutandis très assimilables.
Ainsi Heinrich Himmler lui-même reconnaissait que l’antisémitisme était « affaire d’hygiène » :
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