Gober le Globe : les Romains, les Bretons, Heidegger et les Invisibles (3)
La Gestion Génocidaire du Globe, 3ème séance, 10 mai 2020
L’ordre ne règne jamais : il ne peut par essence acquérir la quiétude propre au règne, et c’est pour cela qu’il domine. Autrement dit, que tout soit en ordre n’est possible que parce qu’il y a des ordres et de la soumission aux ordres. C’est donc un « tout » idéal, une visée de la globalité qui tend vers la totalité et, dans ce perpétuel dessein d’absolutisme, ne pose jamais les armes.
L’Islam, par exemple, ne dissimule nullement dans ses textes ni dans son histoire sa visée impérialiste expansionniste, indissociable de la soumission idéale de l’humanité aux décrets d’Allah.
« Lorsque la puissance musulmane était à son apogée », écrit Bernard Lewis1, « seule une autre civilisation, la Chine, pouvait se comparer à elle par l’ampleur, la qualité et la diversité de ses réalisations. Toutefois, la civilisation chinoise restait essentiellement limitée à une aire géographique, l’Extrême-Orient, et à une famille de peuples. L'Islam, en revanche, avait créé une civilisation mondiale, pluriethnique, multiraciale, internationale, et l’on pourrait même dire transcontinentale. »
Le christianisme et son universalisme intrinsèque ne fonctionnent pas autrement. C’est la logique de fond de l’imperium, depuis le romain jusqu’à l’empire du Management, en passant par le christianisme, les empires musulmans, les empires coloniaux, l’empire américain d’après-guerre et, désormais, l’empire globalisé du néo-libéralisme.
Dans les Cahiers noirs2, Heidegger dira aussi de la puissance que son « essence réside dans sa propre surenchère absolue ».
Quel rapport tout cela a-t-il avec le « globe » ?
Le voilà. Heidegger explicite le rapport qui existe entre « dominer » et « surplomber du regard », « superviser » :
Continuez votre lecture avec un essai gratuit de 7 jours
Abonnez-vous à Stéphane Zagdanski pour continuer à lire ce post et obtenir 7 jours d'accès gratuit aux archives complètes des posts.