Le cas singulier d’un exalté de l’Universel (Alain Badiou 1/2) (2)
QUINZIÈME SÉANCE, 6 DÉCEMBRE 2020
Ce à quoi je vais me livrer aujourd’hui, c’est à une sorte de psychanalyse sauvage (au sens de la belle pensée sauvage) de Badiou, en commençant par décrire son symptôme. Et son symptôme, c’est dans son essai sur les Juifs qu’il s’est le plus clairement exhibé.
Ce livre Portées du mot ‘‘juif’’ est en effet à la fois un dispositif et un symptôme. Badiou y atteint un apogée extravagant de jonglerie synthétique crapuleuse, son « universalisme égalitaire »1 y ayant été littéralement rendu débile par le nom « juif ».
Je renvoie à un excellent article sur le site d’extrême gauche mondialisme.org consacré au livre de Badiou et intitulé « D’Alain Badiou, philosophe mao-banal, et de la calamiteuse Cécile Winter, à propos d’Israël-Palestine »2
L’énormité du propos (pour que ceux parmi vous qui n’en ont jamais eu vent n’imaginent pas que j’exagère caricaturalement) est aussi fidèlement rendue par Éric Marty, auteur d’un essai sur Badiou3 :
« Badiou définit Israël comme un État racialiste, colonial et génocidaire, il conseille au peuple juif d'oublier le génocide dont il a été l'objet pendant la dernière guerre, il explique que le mot ‘‘juif’’ en tant qu'il assume une position d'exception, trouve son sens final dans la métaphysique hitlérienne. Nous voici donc face à un nouveau carnaval philosophique puisque tout y est à l'envers : l'État d'Israël est décrit comme un État antisémite, le film Shoah de Claude Lanzmann devient un film nazi, le véritable juif est celui qui rompt avec ce nom, le vrai juif c'est le Palestinien, c'est saint Paul, c'est Badiou lui-même, etc. »
Je ne reviens pas sur le détail argumentatif de Badiou (je vous renvoie au texte que j’ai mis en ligne, qui date de la postface à De l’antisémitisme parue en 2006, intitulée « Bêtise d’Alain Badiou »), ni sur l’aspect indéniablement délirant de son texte – d’autant plus indéniable que le délire s’exhibe comme tel dans la postface, en l’intervention cliniquement hystérique de l’amie juive de Badiou, la Doctoresse Hiver, qui y figure.
Cette médecin spécialiste du sida, très tracassée par ailleurs concernant la « quéquette » des Africains – que les Juifs comploteraient de castrer sous prétexte d’hygiénisme anti-sidaïque4–, produit en postface de Portées du mot ‘‘juif’’ une immondice intitulée « Signifiant-maître des nouveaux aryens ».
Elle est là, cette furibarde postfacière du livre, dans son rôle manifeste de folle du logis antisémite, vocifératrice hystérique au sens clinique, en une mise en scène du symptôme de la jouissance perverse de Badiou5, qui la présente chafouinement ainsi :
« Cécile Winter entretient avec la question du nom juif un démêlé intime d’une rare violence. Nul doute qu’aux yeux de certains des sacralisateurs de ce nom, elle ne soit l’exemple de ce qui s’appelle un juif de négation. »
Cette doctoresse Hiver joue donc un rôle métapsychologique dans le montage de Badiou, celui d’un caniveau de haine de soi d’arrière-cour. Elle sera également la cosignataire d’un article de Libération de 2014 où Badiou menace de gifler le philosophe Gérard Bensussan.
Badiou envoie donc cette indigne folledingue au front – fût-ce en postface –, exactement comme il avait coutume d’envoyer se battre contre les gros bras de la CGT les groupies de son groupuscule maoïste, lesquels se faisaient régulièrement dérouiller parce qu’ils n’étaient physiquement pas de taille. Il est probable que Badiou en était conscient et en jouissait, bien sûr. Il y a d’ailleurs chez lui une véritable dilection pour la correction physique et la gifle, qui lui vient probablement de son enfance : il menaça également dans une lettre rendue publique par Sollers de souffleter Éric Marty.
Je ne développe pas d’avantage, tout cela est rappelé et analysé dans les multiples interventions d’Éric Marty après la parution de son essai. Car le livre de Badiou, dont l’énormité du propos n’a échappé à personne, a suscité de nombreuses interventions après sa parution (y compris pour prendre sa défense).
Sa teneur outrancière a été judicieusement pointée par Éric Marty et Yves Charles Zarka dans un dialogue publié dans la revue Cités en 20076, et par beaucoup d’autres, parmi lesquels moi-même. Tous les éléments du débat et de l’affaire se trouvent en ligne, chacun est donc libre de s’en informer.
Il faut comprendre que si ce platonicien au petit pied qu’est Badiou (sa traduction racaille de La République est une farce avérée) peut de la sorte patiner dans l’imposture, c’est uniquement parce que « notre temps », comme il dit, a égaré tout accès à la poésie comme à la pensée, alors que la mathématique et son « ontologie du pur multiple » – qui n’est autre que ce que Guénon entend par le « règne de la quantité » – ravage le monde par le truchement de la cybernétique. Si un Badiou, issu du pire cloaque du militantisme stalinien est possible, pensable et envisageable comme « philosophe français le plus traduit dans le monde», c’est au titre où un Trump issu du cloaque de la téléréalité américaine a pu se retrouver président des États-Unis, et où un Macron, creux maquereau du CAC 40, peut se faire passer pour un disciple de Paul Ricœur…
Au fond Badiou ne disait lui-même rien d’autre lorsqu’il affirmait sur France-Culture en 1986, à propos de la disparition des grands penseurs7 :
« Il est clair que cette valorisation universelle de ce que j’appellerai des auteurs mineurs, par rapport aux grands référents de la période antérieure, va de pair, je pense, avec une restriction générale des ambitions de la pensée. »
Les équations dont Badiou parsèment ses livres jouent à cet égard le même rôle de poudre aux yeux d’autorité que, chez Macron, les citations tirées des pages rose du Larousse. Or la réalité derrières les citations latines (« Brutalitas n’est pas un mot romain par hasard »…), c’est la matraque éborgneuse du préfet Lallement, comme derrière les assertions d’extasié du mathème de Badiou rappliquent les poncifs de l’antijudaïsme le plus déchaîné.
Ce qui m’intéresse ici, aujourd’hui, c’est cela qui a pu produire chez Badiou un argumentaire discursif aussi délirant. Quelle en est la raison profonde, peu ou prou insue de Badiou (même s’il est asssez retors dialectiquement pour en subodorer quelque chose, et assez pervers pour s’en réjouir). Cette raison, on peut selon moi le mieux en débusquer les tenants et les aboutissants – à condition de savoir un tant soit peu lire entre les lignes – dans son L’être et l’événement, dont chaque phrase peut être lue comme un symptôme du cas personnel (pas du tout « générique ») de Badiou. Ainsi, pour prendre un exemple parmi mille, de son « embarras d’écriture » : « L’être ne veut pas être écrit : c’est ce qu’atteste le symptôme qu’à vouloir laisser transparente la présentation de la présentation l’embarras d’écriture est presque aussitôt infranchissable. »
Mais revenons pour l’instant à Portées du mot ‘‘juif’’, dont tout le délire se fonde sur une usurpation liminaire qu’opère Badiou :
Dès les premières pages de son texte de 2005, Badiou décide autoritairement la requalification du « mot » juif de son titre en l’entité générique et formaliste de « prédicat » : « Le prédicat ‘‘juif’’ a servi à organiser la séparation, puis la déportation et la mort ». Or, insiste Badiou, ce prédicat « coïncide avec le prédicat subjectif sous lequel se scelle l'alliance ».
On notera, pour commencer, l’ambiguïté de la première formulation. Sa phrase inepte indique que le « prédicat ‘‘juif’’ » a « servi », comme un serviteur, comme un outil axiomatique, une vue de l’esprit purement conceptuelle, la criminalité nazie. Autrement dit, la formule de Badiou, partant de l’idée que les nazis ont tués les Juifs, en arrive à celle que les Juifs tués par les nazis étaient juifs.
Quant au prédicat « subjectif », dans le jargon du nigaud, c’est le mot « juif » que s’appliqueraient les Juifs dans leur rapport à leur Dieu (le sceau de l’alliance).
Tout cela est évidemment profondément faux : le mot « juif » n’apparait nulle part dans le Texte au moment du don de la Torah au Sinaï, ni à chaque fois qu’est évoquée l’alliance de Dieu avec son peuple, et d’abord avec des noms propres : « Abraham », « Isaac » et « Jacob » renommé ensuite « Israël ». Dans la Torah c’est l’expression appropriante de « fils d’Israël », « Bnei Israël », au sens de « descendants de Jacob » par conséquent, qui est employée.
D’ailleurs ce moment important du don de la Torah intègre aussi, dans son détail, tous ceux qui accompagnent les Bnei Israël sans pourtant appartenir à leur groupe, soit les Étrangers parmi eux.
Badiou prend donc le parti symétrique de celui de Bernanos qui affirma que Hitler avait « déshonoré le mot ‘‘antisémitisme’’»8, assenant que les nazis ont en somme déshonoré le nom « juif » – ce qui est ni plus ni moins que le point de vue hitlérien !
Et le retors Badiou insiste, dés-honoré, ce « signifiant » juif n’a aucun droit à revendiquer des honneurs particuliers :
« Il s'agit en effet de savoir si le mot ‘‘juif’’ constitue, oui ou non, un signifiant exceptionnel dans le champ général de la discussion intellectuelle publique, exceptionnel au point qu'il serait licite de lui faire jouer le rôle d'un signifiant destinal, voire sacré. On voit bien qu'on n'aborde pas de la même façon le processus d'éradication des formes de conscience antisémites si l'on pense qu'elles sont essentiellement distinctes de toute autre forme de racialisme discriminatoire, ou si l'on pense que toutes ces formes n'en appellent pas moins des réactions du même type : égalitaires et universalistes. »
On retrouve, sous son jargon d’androïde qui entend noyer le poison, le vieux reproche fait aux Juifs de se considérer comme un peuple élu, au-dessus des autres nations.
Pourquoi Badiou réduit-il le « nom » juif à un « prédicat » logique ? Parce que comme tant d’autres il n’y connaît rien, et qu’il veut méconnaître sa propre méconnaissance afin d’ôter au « prédicat » juif toute spécificité historique, spirituelle, culturelle, et surtout textuelle. Il s’agit de dissoudre cette spécificité dans la masse indistinguée de l’universel paulinien, afin de mieux pouvoir délirer en inversant, par équivalence universelle, toutes les polarités et toutes les identités : Israël = Antisémite, Juif = Nazi, etc.
Il l’explique sans ambages dans l’interview sur France Culture de 2009: https://www.ina.fr/audio/P11355130/alain-badiou-explicite-le-mot-juif-audio.html?i=126&o=223
Examinons ce qu’est un prédicat :
En logique classique, dans un jugement de prédication (« l’action d’affirmer ou de nier un prédicat d’un sujet »), il s’agit d’une « propriété en tant qu’elle est affirmée ou niée ». Le propre du prédicat, c’est qu’il demeure prédicat qu’on « l’affirme ou le nie », comme pour Badiou le mot « juif » des Juifs et le « youpin » des antisémites s’équivalent dans la prédication. Il suffit ainsi d’abandonner le prédicat « juif » et l’antisémitisme disparaîtra par enchantement.
On songe à cette profonde plaisanterie qui révèle tout sur l’inaptidue pensive de la Science – et en l’occurrence d’un Badiou, s’imaginant solutionner la problématique antisémite en amputant le langage du « prédicat » juif :
Un laborantin étudie les aptitudes sensorielles de la sauterelle. Il dépose une sauterelle sur la table de son labo et lui intime : « Saute ! » La sauterelle fait un bond. Puis il la maintient d’une main et l’ampute délicatement de la patte arrière gauche. Il lui dit : « Saute ! » La sauterelle obtempère. Puis il l’ampute de la patte avant droite, et ordonne : « Saute ! » Et la sauterelle sautille. Il lui ampute l’autre patte arrière et dit : « Saute ! » Tant bien que mal, la sauterelle sursaute. Enfin il l’ampute de sa dernière patte et crie « Saute ! » La sauterelle demeure immobile. Le laborantin prend alors son carnet de notes, et écrit : « Lorsqu’elle est amputée de ses quatre pattes, la sauterelle devient sourde. »
Quand on ampute les Juifs du prédicat associé à leur judéité, note Badiou, l’antisémitisme devient muet ! C’est idem…
Dans le domaine privilégé de Badiou, en logique mathématique, le prédicat est une « expression incomplète du type ‘‘…est un homme’’ ».
Et le prédicat se métamorphose en une proposition (elle est appropriée, elle acquiert une propriété) si on la complète par un nom d’objet.
Exemple : Prédicat : «…est un génie » ; proposition : « Heidegger est un génie ». Du coup, si je m’arrête à la prédication, je puis dès lors affirmer, mais sans le proférer pour ne pas risquer d’être réfuté : « Badiou est un génie. »
Reprenant le concept d’« indiscernable » à Leibniz, Badiou dit : « L’indiscernable est le prédicat ontologique d’une butée de la langue. /…/ Si deux êtres sont indiscernables, la langue ne peut les séparer. » On notera qu’il parle de la langue comme s’il bénéficiait, vis-à-vis d’elle, d’une extranéité pure de toute interprétabilité ; alors qu’il vient précisément, par la langue de sa propre phrase, de dire ces « deux indiscernables », et donc bien de les séparer et de les distinguer de l’un-discernable en soi !
Cette butée de la langue par quoi s’ampute un nom de ce qu’il a de propre, Badiou la qualifie de « soustraction de toute présence », dont il ne cache en rien qu’il désire la substituer à ce qu’il qualifie de « thèse » ou de « doctrine du retrait et du dé-voilement » de l’Être chez Heidegger : « substituer le manque à la présence, la soustraction à la pro-position ».
Et qu’oppose Badiou au Nom propre du Dieu-Un ? Le « multiple générique », autrement dit l’innommable :
« La nomination licite est impossible. Si vous pouvez nommer le multiple, c’est que vous le discernez selon ses éléments. »
Nouvel extrait de l’interview de 2009 sur France-Culture où Badiou s’en prend, à propos de l’État d’Israël, au nom « Israël » :
https://www.ina.fr/audio/P11355130/alain-badiou-explicite-le-mot-juif-audio.html?i=283&o=319
En réalité le mot « juif », traduction de Yehoudi en hébreu, n’est pas d’abord seulement un mot, mais un nom, un nom propre, associé à la tribu de Juda (Yehouda en hébreu), l’un des douze fils de Jacob. Son nom est issu de la racine yadah, qui provient elle-même du mot yad, la main, et qui signifie « lancer », « jeter », « déclarer », « proclamer » (au sens propre, explique le Gesenius, « désigner avec la main tendue »), « remercier », « rendre grâce », « prier », « célébrer »… Ainsi Léa nomma-t-elle son quatrième fils Yéhoudah pour « rendre grâce » à Dieu de l’avoir rendue si féconde9.
Le nom « juif » est ainsi, à la source, un verbe substantivé. On verra quand on se penchera sur la Grammaire hébraïque de Spinoza comme cette question de la nomination et de la verbalisation sont essentielles…
Les Juifs sont ainsi placés, en leur origine scripturaire, sous la protection symbolique d’un nom propre, aux trois sens du mot « propre » en français : il est vierge de toute souillure ; il leur appartient ; et il les distingue du commun.
C’est une première singularité de ce mot, que ne partagent ni le mot « chrétien » (le « christ » est littéralement « l’oint », équivalent du mot « messie », ce n’est pas un nom propre), ni le mot « musulman » (celui qui est « soumis »). Bien sûr, un nom commun peut devenir propre (M. Boulanger), mais il faut pour cela un acte de nomination, soit une intervention langagière spécifique de distinction, de l’ordre de celles, dans la Genèse, qui donnent ses noms au monde.
Or pour Badiou, le « nom propre » ne rime littéralement à rien : « Le nom propre de l’être qu’est le vide est inhumain, et a-subjectif. C’est un concept de l’ontologie. » écrit-il dans L’e&e. Et encore, dans son dictionnaire qui clôt L’e&e, au mot « unicité » :
<phi ou omega0 = « premier cardinal infini »>
Badiou éprouve un complexe fondamental vis-à-vis du Nom propre, qui l’obnubile et l’ulcère à la fois, expliquant en grande partie sa passion de faire prévaloir la vérité du « générique » des mathématiques sur la philosophie encombrée de grands noms, une vérité dénuée de toute propriété, et même de tout « mot ».
« L’orientation de pensée générique assume l’errance de l’excès et admet à l’être des parties innommables, ou indiscernables. Elle voit même dans de telles parties le lieu de la vérité. »
Lorsqu’il s’en prend au « nom » juif, on sent la même ulcération :
Audio d’une interview sur France Culture où il revient sur le « nom » juif (où il fait le lapsus « hystérie » pour « historique »): https://www.ina.fr/audio/P11355130/alain-badiou-explicite-le-mot-juif-audio.html?i=82&o=127
Ailleurs, dans L’e&e, évoquant sa « voie » philosophique qui croise celle de « l’au-delà de la substance » chez Platon, et qu’il associe à une théologie négative et à l’anéantissement mystique, il pose « quant au langage » que sa « ressource poétique » inflige « une défaillance à la loi des nominations ».
Très significativement, il évoque son recours au « discours» mathématique (il ne fait pas d’épistémologie, précise-t-il), comme un registre de citations irréfutables et ininterprétables qu’il oppose pied à pied aux « citations » des poètes par Heidegger, que significativement il ne nomme d’abord pas :
« La mathématique est ici citée pour que soit manifeste son essence ontologique. De même que les ontologies de la Présence citent et commentent les grands poèmes de Hölderlin, de Trakl ou de Celan, et que nul ne voit à redire à ce que le texte poétique soit ainsi à la fois étalé <comme on étale sa culture !> et incisé <métaphore chirurgicale qui en dit long sur son propre plaisir du texte… ; à noter que l’importance de la citation, parfois fragmentaire, chez Heidegger, n’est pas sans évoquer la minutieuse citation talmudique, de la paracha pharisienne>, de même il faut me concéder, sans faire basculer l’entreprise du côté de l’épistémologie (pas plus que celle de Heidegger du côté de la simple esthétique), le droit à citer et inciser le texte mathématique. Car ce qui est attendu de cette opération est moins un savoir des mathématiques que la détermination du point où le dire de l’être advient, en excès temporel sur soi-même, comme une vérité… toujours artistique, scientifique, politique ou amoureuse <Badiou sait bien que ses lecteurs ne sont pas mathématiciens. Il doit donc à la fois les fasciner, les effrayer, les réduire et les séduire.> /…/ On me permettra de dire que ces citations sont, au bout du compte, plus universellement accessibles, et univoques, que celles des poètes. »
Au fond, Badiou, comme tant d’autres, est un amoureux malheureux et humilié de la pensée et de la littérature. Dès lors, banalement, ce qu’il aime le plus est aussi ce qu’il désire le plus ardemment souiller (y compris les Juifs, qu’il aime sincèrement !).
Un exemple patent est sa récente traduction racaille de La République de Platon (modernisée dit-il « pour en faire briller la puissance contemporaine »).
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