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La parenthèse narquoise de Walter F. Otto sur les philosophes n’est pas anodine. C’est en effet avec Platon que naît cette « guerre totale », ce conflit qui scintille dans le « parricide » à l’encontre de Parménide1, se réverbère dans les railleries du Ion envers poètes enthousiasmés et rhapsodes magnétisés (« herméneutes d’herméneutes »2), et se parachève par l’expulsion du Poète de la Cité dans La République.
Car, comme Platon l’exprime sans ambages :
« Il est ancien le différend (diaphora) entre la philosophie et la création poétique. » 3
Le terme diaphora a plusieurs acceptions selon le Bailly, dont certaines, associées à la forme verbale diaphoreo, sont brutales, comme "mettre en pièces, briser". Le mot est formé du suffixe dia- "marquant une idée de séparation" mais en premier lieu, adverbialement, sur un mode violent: "en déchirant, en divisant". Le Bailly cite l'Iliade V 99: "Et le trait vola en déchirant l'armure et les chairs", et l'Odyssée IX 291: "les ayant coupés en les divisant membre par membre, c.à.d. les ayant dépecés".
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