Comme illustration d’un classement méthodique associé au mot « gestion », Jacqueline Picoche propose les digesta, les œuvres réparties en chapitres, « en particulier les Pandectes de Justinien ».
C’est là que les choses deviennent passionnantes !
Justinien (482-565), selon les mots de Legendre, fut « l’empereur théocrate par excellence, qui légiféra à Byzance au nom de la Souveraine Trinité et pour l’Empire romain tout entier. »
Ses Pandectes, en grec, ou Digeste en latin (neutre pluriel) constituent la part majeure de l’immense somme du Corpus Juris Civilis Romani, fondés sur la base des œuvres d’une quarantaine de jurisconsultes, qui dépouillèrent près de 1500 livres de droit allant du Ier siècle avant notre ère (Quintus Mucius Scaevola, mort en -82) jusqu’au début du IVème siècle (Hermogénien et Charisius). Justinien charge son questeur du palais Tribonien de cette tâche colossale, dont le résultat sera publié en 533.
Tribonien, explique Jean Gaudemet (article « Pandectes » de l’Encyclopaedia Universalis) s’entoure de collaborateurs (avocats, professeurs, hauts fonctionnaires) desquels il exige de « faire un choix dans les textes et, afin de mettre un terme aux incertitudes et aux controverses, d’écarter les contradictions, les solutions vieillies et, au besoin, de modifier les textes anciens pour mieux les adapter au droit du VIe siècle (interpolation) »1
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