Je ne reviens pas sur le rejet arabe du sionisme, dont j’ai parlé la dernière fois, « viscéral, comme un mouvement premier qui ne supporte pas discussion » écrit Bensoussan ; refus paranoïaque dans sa formulation 1(«‘‘Les sionistes veulent nous enterrer vivants, écrit le 16 avril 1912 le journal arabe de Haïfa Al-Karmil, et nous faire disparaître de notre pays.’’ »), antisémite dans sa conception, de Muhammad Rashid Rida, qui fonde en 1898 en Égypte le journal Al-Manâr (« le Phare »), jusqu’à Husseini, nommé en 1921 d’autorité (il avait perdu les élections internes) grand Mufti de Jérusalem par le premier Haut-Commissaire britannique en Palestine, le juif sioniste Herbert Samuel.
Nul ne peut décemment nier que le si néfastement influent Amin al-Husseini fut, par son activisme et sa propagande antisémite ininterrompue, l’un des principaux responsables de la violence des Arabes contre les Juifs, des pogroms de Hébron en 1929 jusqu’au Farhoud de juin 1941 en Irak (« le plus grand pogrom perpétré en terre arabe», dit Bensoussan), où il s’est réfugié et a participé à la mise en place du régime pro-allemand de Rashid Ali, jusqu’à son alliance idéologique avec Hitler (photo le montrant visitant Treblinka en 19422),
son ardent souhait d’une « solution finale » en Palestine, cohérent avec son « nationalisme panarabe et panislamique », explique Georges Bensoussan dans Un nom impérissable, « proche de certaines thèses nazies : même exaltation du sang, de la race, de l'ethnie, des racines, même aspiration au pouvoir du Chef et à l'unité du peuple cristallisé dans l'amour du dirigeant suprême »3.
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