L’un des arguments les plus couramment employés par les antisionistes pour justifier le refus arabe est que ce plan, qui partageait peu ou prou en deux parties égales la part du gâteau Palestine restant après l’amputation de l’immense Transjordanie, ne tenait pas compte de la réalité démographique, les Juifs constituant en 1947 un tiers de la population mais héritant selon le plan de 55% de la Palestine.
Wikipédia :
« Au moment du plan de partage, la population totale de Palestine est composée pour deux tiers d’Arabes et un tiers de Juifs. La population juive ou Yishouv (mot hébreu désignant la population juive de Palestine avant 1948) possède 7 % de la propriété foncière.
L’État juif proposé regrouperait une majorité de Juifs (558 000 pour 405 000 Arabes). 10 000 Juifs seraient alors dans l’État arabe. Celui-ci serait par conséquent peuplé à 99 % d’Arabes, avec une communauté de 804 000 habitants.
La zone internationale centrée sur Jérusalem compterait 100 000 Juifs pour 105 000 Arabes.
2 % des Juifs, soit 10 000 personnes, ne se retrouveraient ni dans l’État juif ni dans la zone internationale de Jérusalem. 31 % des Arabes, soit 405 000 personnes, ne seraient ni dans l’État arabe ni à Jérusalem.
L’État juif proposé est un peu plus grand (55 %) que l’État arabe, mais une très grande partie est occupée par le désert du Neguev (40 %). »
Cet argument démographique est triplement fallacieux.
D’abord parce que les motifs du refus arabe, principalement théologico-idéologiques, n’avaient strictement rien à voir avec un simple souci d’équité démographique, comme l’expliqua le roi d’Arabie saoudite à la commission anglo-américaine en 1946.
« Avant de se rendre en Palestine <en 1946> », rapporte Benny Morris1, « la commission <d’enquête anglo-américaine> se divisa et visita plusieurs capitales arabes. A Riyad, le roi 'Abd al-'Aziz ibn Séoud confia à ses visiteurs: ‘‘Les Juifs sont partout nos ennemis. Où qu’ils se trouvent, ils complotent et œuvrent contre nous. [...] À la force de l'épée, nous avons chassé les Romains de Palestine. Après tous ces sacrifices, comment accepterions-nous qu'un marchand [c'est-à-dire un Juif] vienne nous enlever la Palestine contre de l'argent ?’’»
Ensuite, la société palestinienne n’est en 1947 en rien soudée autour d’un projet ni d’une revendication nationale. Le nationalisme palestinien est une création aussi artificielle que le sionisme ; la différence entre les deux, c’est que les Juifs du monde sont concrètement persécutés, alors que les Arabes de Palestine ne le sont nullement :
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