Écoutons maintenant un résumé du conflit par une historienne antisioniste :
Sandrine Mansour : https://www.youtube.com/live/7ZZ4M6wGvAE?feature=share&t=1530
Jusqu’à 30’30 : « C’est fondamental qu’on le comprenne également.»
On a là un condensé caricatural de tous les travers du discours antisioniste. Le côté comique de l’affaire est que cette historienne, dont je ne savais rien, est désormais directrice du planning familial de Loire-Atlantique où elle milite pour le droit à l’avortement. Concernant l’accueil des personnes LGBTQI (= intersexe)+ , elle use d’une maxime de la tolérance (« La base de tout, c’est le non-jugement et la prise en considération de toutes les réalités humaines. »1) qu’elle foulait risiblement aux pieds quatre années auparavant lorsqu’il s’agissait de donner son avis lors de la « soirée-débat sur la question israélo-palestinienne ».
On a vu la dernière fois que l’argument des antisionistes d’un projet d’une Fédération arabe où les Juifs, forcément minoritaires, auraient des droits égaux, était une vaste farce. Outre que l’idée d’une coexistence à égalité sur le même territoire est issue des sionistes de Brit Shalom, l’idée d’une égalité entre musulmans et non musulmans est théologiquement absurde, et même impensable pour un croyant musulman. Enfin jamais, nulle part, dans l’histoire de l’Islam, ni même aujourd’hui dans aucun pays à majorité musulmane on n’a vu une telle égalité ni théorique ni pratique entre fidèles et infidèles s’imposer, aussi grotesque pour un musulman croyant que celle d’une égalité entre hommes et femmes. Dans le meilleur des cas, il s’agirait, pour reprendre les mots d’Abdallah fils de Hussein, émir de Transjordanie, au colonel britannique Kisch en janvier 1924, d’accueilllir les Juifs « comme dans les autres pays arabes » :
« Le soir », rapporte Henry Laurens, « Kisch est reçu par Abdallah qui lui demande des éclaircissements sur le programme sioniste. Le colonel lui affirme que la déclaration Balfour ne fait que reconnaître le droit historique des Juifs à rentrer dans leur patrie historique pour y établir une vie nationale et qu’elle ne comprend aucune menace pour les habitants arabes de la Palestine. L’émir lui répond que, dans ces conditions, les Arabes seraient prêts à accueillir la présence des Juifs en Palestine comme dans les autres pays arabes. »
Quand on connaît le sort des Juifs en pays arabes, où ils existaient pourtant depuis des siècles et parfois antérieurement à l’islam, l’argument nébuleux de l’« accueil » prête à sourire.
Il suffit, pour comprendre la facticité de l’accueil et la condition traditionnelle des Juifs au Maghreb et dans les pays musulmans, d’étudier non seulement les discours des Juifs eux-mêmes, mais également ceux de leurs pires ennemis, les propagandistes antisémites français d’entre les deux guerres ! Dans Juifs en pays arabes2 Bensoussan cite ainsi un tract distribué au Maroc en 1936 en réaction au Front populaire :
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