J’en viens donc à la guerre des Six jours, en juin 1967, sur laquelle une masse considérable d’essais et de mémoires est parue. En voici un excellent résumé de 7 minutes :
Si vous préférez un long documentaire, j’en ai mis un excellent en ligne sur mon site Paroles des Jours, de deux heures, intitulé Six jours en juin, datant de 2007 :http://parolesdesjours.free.fr/sixjours.htm
Il suffit de regarder calmement ce documentaire pour comprendre que les causes de cette guerre n’ont rien à voir avec ses conséquences.
Vidéo : Propagande égyptienne avant guerre 6 jours.mp4
Les antisionistes, pour sauver la cohérence de leur discours, sont obligés de mentir sur cette question.
Dominique Vidal sur la guerre des Six jours
Jusqu’à « Difficile à dire qu’il s’agisse d’une agression arabe. »
On remarque que Vidal se contredit en parlant de guerre « préventive », autrement dit déclenchée pour prévenir une agression, puis aussitôt de « guerre déclenchée volontairement pour écraser ses voisins…».
Pourquoi est-on ici dans la la plus effarante mauvaise foi idéologique ? Parce que Vidal confond les résultats imprévus d’une guerre, ses buts tactiques et ses objectifs stratégiques initiaux – c’est le b.a.-ba de la pensée stratégique au moins depuis Clausewitz ! –, et dissimule tous les éléments factuels qui ont conduit Israël à déclencher cette guerre « préventive », c’est-à-dire tactiquement offensive mais stratégiquement défensive :
Les années de revendication génocidaire de la part de Nasser, humilié en 1956, qui allait ressassant avant juin 1967: « Notre objectif sera la destruction d’Israël. Le peuple arabe veut se battre. » Fanfaronnade qu’il transforma en actes le 23 mai, quand l’Égypte bloqua le détroit de Tiran au sud du Sinaï (casus belli avait pourtant prévenu Israël). Vidal dissimule aussi les tentatives israéliennes, dans les semaines précédant le 6 juin, de régler le problème par la diplomatie (personne ne déclenche une guerre du jour au lendemain). Enfin il passe très vite sur les impressionnants mouvements de troupes égyptiens au Sinaï qui précédèrent (et justifièrent) l’attaque préventive israélienne :
« En trois semaines », écrit Benny Morris1, « les Égyptiens allaient déployer en profondeur le long de la frontière israélienne l’équivalent de sept divisions, soit quelque 100 000 hommes, entre huit et neuf cents chars et plus de sept cents pièces d’artillerie, en position défensive. Jusqu’alors, le Sinaï avait abrité moins d’une division égyptienne et, depuis 1956, la FUNU patrouillait à Charm el-Cheikh et le long de la frontière avec Israël <la FUNU est renvoyée par Nasser le 16 mai>.
VIDÉO: 1967 DÉJEUNER À TEL AVIV.MP4
Ce nouveau déploiement égyptien bousculait irrémédiablement l’équilibre qui avait assuré une décennie de tranquillité relative à la région. Il constituait une menace stratégique pour Israël et mettait à l’épreuve la capacité du pays à prévenir tout mouvement d’invasion. Israël se vit ainsi obligé de mobiliser un grand nombre d’unités de réservistes, perturbant gravement l’économie du pays pour une période indéterminée.»
Enfin, le mensonge de Vidal consiste à évoquer cette guerre sans préciser que les Israéliens, surpris par leur propre triomphe, n’avaient aucune intention d’annexer quelque territoire que ce fût, Cisjordanie, Gaza ou Golan ; que Dayan refusa la solution d’expulser de Gaza vers l’Égypte des centaines de milliers de réfugiés palestiniens car elle aurait été, cite Morris2 , « d’une brutalité et d’une barbarie sans précédent »; que Le Caire, Aman et Damas refusèrent de négocier un traité de paix proposé par Israël en échange de la restitution des territoires conquis.
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