À partir de la guerre des Six-Jours, les divers dirigeants israéliens démocratiquement élus d’une part, et les Palestiniens bientôt cornaqués par le seul despotique Arafat, n’avaient plus les mêmes objectifs ni les mêmes aspirations qu’en 1937 et en 1947.
Concernant les Israéliens, ayant réussi à créer leur État et triomphé admirablement de tous leurs ennemis, le temps du partage équitable du gâteau était largement périmé. Il ne s’est ensuite agi que d’assurer une vie tranquille aux Israéliens – sur le modèle des démocraties néo-libérales occidentales – sans attentats (ce qui ne se réalisa jamais), et d’assurer à cette seule fin aux Palestiniens une forme d’autonomie dans la région, qui aboutirait peut-être un jour lointain à une organisation pleinement étatique avec son armée, sa monnaie, ses frontières internationalement reconnues, etc.
Tout cela est désormais et probablement définitivement caduc, pour la raison que les Palestiniens n’ont jamais abandonné la voie du conflit armé (le djihadisme) alors même qu’ils ont perdu toutes leurs guerres et pas seulement contre Israël, mais aussi contre le régime jordanien en 1971, puis contre les phalanges libanaises et Israël en 1982…
On ne comprend rien au bourbier cisjordanien si l’on ne saisit pas que les diverses factions palestiniennes sont toujours en guerre plus ou moins larvée entre elles et contre Israël – que ce soit activement comme le Hamas et le Djihad islamique en Palestine1,
ou passivement pour l’Autorité Palestinienne qui n’a toujours pas purgé ses manuels scolaires de ses incitations antisémites et qui encourage le djihadisme dans tous ses médias de langue arabe et par le soutien financier aux familles de djihadistes et de terroristes éliminés par Tsahal.
La dé-djihadisation des cervelles fut une des premières tâches des Israéliens après 1968, comme le rappelle Benny Morris :
« Les écoles de Cisjordanie et de Jérusalem-Est devaient conserver le programme scolaire jordanien, et la bande de Gaza celui des écoles égyptiennes. Les Israéliens épurèrent cependant les manuels arabes, censurant tous les énoncés et illustrations anti-israéliens et antisémites. »2
Il ne s’agit donc pas véritablement d’une guerre (les Palestiniens n’ont pas d’armée), mais d’une guérilla perpétuelle qui n’a jamais cessé d’être encouragée par toutes les instances palestiniennes depuis la création de l’OLP jusqu’à aujourd’hui sur internet et dans les médias palestiniens ; la conséquence de cet état de fait sera l’échec des ultimes négociations des années 2000 – principalement causé par les vague d’attentats de ces mêmes années.
Quant aux débats concernant le droit international qu’Israël ne respecte effectivement pas en Cisjordanie, sur le Golan, ou à Jérusalem, ils ne tiennent aucun compte de cette réalité de base qu’aucun autre État au monde, lorsque ses propres intérêts stratégiques, politiques et économiques sont en jeu, n’a jamais respecté et ne respectera jamais cette fiction commode qu’est le droit international (Poutine en Ukraine, Biden en mer baltique avec le sabotage du gazoduc de Nordstream3).
Tant qu’elle occupait Jérusalem-Est, jusqu’en 1967, la Jordanie ne respectait pas le droit international. Ainsi ce sont les Israéliens qui ont réouvert l’accès au lieux saints à toutes les religions à partir de 1967.
Benny Morris4 :
« Quant au tombeau des Patriarches (la mosquée d’Abraham) à Hébron, Dayan élabora un compromis permettant aux deux confessions juive et arabe de venir s’y recueillir. (Entre 1948 et 1967, la Jordanie avait formellement interdit aux Juifs de se rendre sur le mont du Temple, au mur des Lamentations ou sur le tombeau des Patriarches.) »
Le quartier des Juifs spoliés en 1948 par les Jordaniens est rendu aux Juifs en 1968 par des évacuations sans violence :
« Le Quartier juif était en fait habité par des familles arabes qui avaient emménagé après l’expulsion des Juifs en 1948. Alon suggéra d’en chasser les Arabes. Dayan soutint cette idée, finalement approuvée par le Cabinet. Environ trois cents familles furent ainsi délogées. L’éviction, rapporta Lior, ‘‘se déroula sans violence et dans une atmosphère assez agréable’’. En d’autres termes, le choc lié à la guerre et la crainte des Juifs étaient tels que les habitants, apeurés, n’opposèrent aucune résistance et s’empressèrent de plier bagages dès qu’ils en reçurent l’ordre.»
Les djihadistes de l’OLP n’ont évidemment jamais respecté le droit international, ni aucun des ennemis d’Israël jadis ou aujourd’hui.
Pourquoi qualifier le droit international de fiction commode ?
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