Cette question des rapports de Spinoza avec son judaïsme d’origine a été traitée par des centaines de personne depuis des siècles.
Emmanuel Lévinas, dans un texte intitulé « Le cas Spinoza »1, va jusqu’à parler de « trahison » :
« Nous sommes entièrement de l’avis de notre regretté et admirable ami Jacob Gordin : il existe une trahison de Spinoza. Dans l’histoire des idées, il a subordonné la vérité du judaïsme à la révélation du Nouveau Testament. Celle-ci, certes, se dépasse par l’amour intellectuel de Dieu, mais l’être occidental comporte cette expérience chrétienne fût-ce comme une étape. »
Une hypothèse de Lévinas n’est pas sans intérêt :
« Spinoza, dans ses études juives, n’a peut-être eu que des maîtres sans envergure. »
Il est certain qu’un jeune génie comme Spinoza, s’il y avait eu à son époque à Amsterdam des yeshivoth de la même envergure que celles de l’école de Safed au siècle précédent (Joseph Caro, Moïse Cordovero, Isaac Louria…) ou les yeshivoth de Pologne, de Lituanie et d’Ukraine aux siècles suivants, aurait trouvé à qui parler (le Gaon de Vilna naît juste 40 ans après la mort de Spinoza) et n’aurait jamais eu à élaborer son chef-d’œuvre en dehors de la pensée juive.
Quant aux éléments d’interprétation de la réaction des dirigeants de la communauté d’Amsterdam, Sylvain Zac donne quelques informations dans Spinoza et l’interpétation des écritures.
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