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Transcription

Tenir bon !

Présentation du volume 9 de la GGG, et réflexion sur l'opprobre planétaire qui accable Israël, éloge de Jean Vioulac, charge contre Frédéric Lordon.
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- Commander les livres de la GGG

- Préambule de ma conférence Die Verzauberung (2015) :

Les Juifs ne sont pas aimés. Ils ne l’ont jamais été. Ils ne le seront jamais.

C’est un fait : il y aura toujours de par le monde beaucoup plus d’antisémites que de Juifs.

Vous[1] pouvez discuter jusqu’à demain de la « portée » du « mot » juif, avec ou sans guillemets, avec ou sans majuscule ; de l’opportunité des termes « antisémitisme » et/ou « antisionisme » ; de savoir si oui ou non Heidegger et/ou la pensée de l’Être sont antisémites et/ou nazies… « Words, words, words », comme dit l’autre. Cela revient à utiliser la langue tel « un tramway », explique Heidegger dans Introduction à la Métaphysique, « où n’importe qui monte et descend. N’importe qui, en effet, parle et écrit de-ci de-là dans la langue, sans empêchement, et avant tout sans danger ».

Lorsque je prononce ou écris le mot « antisémitisme », il ne s’agit pas d’une assertion théorique, d’une considération sociologique ni d’un aperçu historique. C’est ma destinée qui est en jeu et en danger. Rien ne me garantit en effet, ce 7 février 2015, que je ne serai pas d’ici quelques années dans l’obligation de m’exiler avec ma fille d’un pays où la virulence verbale et physique de l’antisémitisme nous aura rendu la vie insupportable[2]

Quand on sait ce que penser veut dire, ça change tout.


[1] Vouvoiement genétien : vous Jean-François Lyotard, vous Alain Badiou, vous Emmanuel Faye, vous Peter Trawny…

[2] La prise d’otages du magasin Hyper Cacher à Vincennes, non loin de mon appartement, avaient eu lieu un mois plus tôt.

- Gérard Bensussan: L’antisionisme n’est plus un débat, c’est un symptôme

- Email reçu aujourd’hui :

« De fil en aiguille, j’ai commencé à m’intéresser à l’hébreu, que j’ai entrepris d’apprendre par sa forme moderne. Parallèlement, j’ai voulu comprendre votre point de vue sur ce qui se passait dans cette région du monde. Quelques mois plus tard, le 7 octobre survenait — et je me suis retrouvé pris dans un versant du conflit qui m’a très vite marginalisé. Il m’était devenu presque impossible de trouver des contradicteurs solides aux arguments que vous développiez.

J’ai interrogé mon père, et il m’a répondu, face à tout ce qui se passait, qu’il était antisioniste — mais sans trop savoir ce que cela recouvre vraiment. Et c’est bien à cela que je me confronte au quotidien. Quant au monde que je fréquentais — celui de la France insoumise et de l’antifascisme — j’y ai très rapidement été ostracisé. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à mesurer, et à accepter, la solitude dans laquelle cette réflexion me plaçait. Comme le dit ma conjointe avec une ironie tendre : j’étais devenu « obsédé de l’antisionisme ». Je me suis sincèrement demandé comment j’avais pu rompre, presque entièrement, avec tous mes proches à cause de ces questions.

C’est ainsi que j’ai fini par chercher mes réponses du côté de ceux que mon entourage avait toujours critiqués ou rejetés. Après de nombreuses confrontations idéologiques — parfois rudes — avec des personnes à la culture bien plus vaste que la mienne, j’en suis venu à cette impression tenace : qu’il fallait tenir bon pour garder le cap de la lucidité dans la recherche d’une paix mutuelle et durable dans un monde qui manque profondément de clés de compréhension.

Depuis quelques mois, j’ai l’impression d’avoir avalé la pilule rouge de Matrix : me voilà projeté dans un univers sombre, manipulateur — mais dont je commence à percevoir les ressorts. Et malgré cette noirceur, j’y trouve une forme de joie lucide, presque rude, mais bien réelle. Aujourd’hui, il ne me reste plus qu’à étudier, et à me détacher de l’abrutissement dans lequel je m’étais laissé glisser."

- Sur l’absence de neutralité de la CPI

- Jean Vioulac à lire en ligne

« Les rapports sociaux d’exploitation sont aussi anciens que l’Histoire elle-même, ils datent de la Révolution néolithique ; traiter les problèmes de l’exploitation ou des inégalités sociales aujourd’hui, c’est aborder des problèmes qui se posaient tel quels dans la France de Philippe Auguste et la Rome de Tibère, ou dans l’Égypte de Khéops quand la monnaie n’existait même pas, c’est n’aborder ni la question du Capital ni celle de la Révolution industrielle. Or si celle-ci est authentiquement révolutionnaire, c’est précisément en tant qu’avènement du Capital, puissance de domination radicalement nouvelle que seul Marx sut concevoir. Le Capital, répète-t-il inlassablement, est “l’autovalorisation de la valeur”, il se définit par le processus d’autonomisation de la valeur d’échange que permet la monnaie : la valeur d’échange est une pure forme, issue de la réduction et de l’élimination de tout ce qu’il y a de particulier et de concret dans les valeurs d’usage particulières, elle est une quantité abstraite, pour laquelle les choses concrètes ne servent jamais que de supports contingents et provisoires et au fond indifférents. “Le Capital, étant valeur, est de nature purement idéelle”, précise expressément Marx, '“le Capital est quelque chose d’immatériel, d’indifférent à sa subsistance matérielle” : il est donc impensable sur les bases d’une ontologie matérialiste qui récuse tout être à l’abstraction, et en attribue alors tous les méfaits à une classe sociale qui n’est pourtant jamais que celle des “fonctionnaires” du Capital, lesquels ont pour fonction de faire fonctionner l’auto-valorisation. Le problème du capitalisme n’est pas du tout celui de la domination de la bourgeoisie : serait-ce le cas qu’il n’y aurait pas lieu de s’alarmer, il n’y aurait là rien de nouveau puisque la société de classes apparaît avec la Révolution néolithique et a caractérisé toutes les sociétés historiques depuis lors. De ce point de vue, il y a même du progrès : la domination des bourgeois est largement préférable à celle des curés et des ayatollahs, l’actualité récente le montre tragiquement, elle montre aussi tout le prix qu’il faut accorder aux “libertés bourgeoises” et aux institutions qui fragilement nous les garantissent.»

- Lordon déraille :

Rappel :

- Lordon sur son blog :

« La prolifération du mot « existentiel » en est un par excellence. Il est le concentré paranoïaque du fascisme. Et la clé de ses autorisations à la violence : car s’il y a « menace existentielle », alors il est posé une question « de vie ou de mort », et dans ces conditions de « péril vital », tout est permis. Tirer à la mitrailleuse sur les canots de migrants sera permis puisque le Grand remplacement est notre anéantissement. Génocider les Gazaouis et procéder au nettoyage ethnique des survivants est permis puisque la Palestine en elle-même est une « menace existentielle » pour Israël. Comme la Russie nous le sera s’il faut envisager une guerre extérieure pour faire oublier le pétrin intérieur. »

https://blog.mondediplo.net/fascisme-definition

« Dans un mélange paradoxal de sens stratégique très sûr et de complète irréflexion, la bourgeoisie de pouvoir s’est réorganisée autour de sa nouvelle valeur directrice : le racisme anti-Arabe. Dont Gaza aura été un révélateur surpuissant, le lieu où se sera manifestée, acharnée comme nulle part ailleurs, l’intention de détruire – toute force politique osant exprimer sa réprobation du crime contre l’humanité et sa solidarité au peuple supplicié. C’est qu’avec le signifiant « Gaza » vient aussitôt son double, inarticulable : « Arabe », et que, « Arabe » est devenu, comme jadis « Juif », l’Instrument de la conservation du pouvoir bourgeois. Alors, confluence du racisme viscéral et du racisme opportuniste, c’est une folle exultation qui s’empare de la bourgeoisie de pouvoir, pour dire d’un seul ensemble toutes ses haines. »

https://blog.mondediplo.net/betharram-force-d-ame

Lordon antisioniste :

Enfin, Lordon en doux dingue de l’Académie de Lagado, inventant la psychanalyse mathématique du spermatozoïde et de l’ovule !

On songe à ce “psychiatre” dans Lolita, “qui avait le don de persuader ses patients qu'ils avaient assisté à leur propre conception”.


Découvrir Jean Vioulac

Découvrir Jean Vioulac

Un ami m’a fait découvrir il y a quelques temps la pensée profonde et originale de Jean Vioulac, dont tant d’analyses rejoignent les intuitions de mon Séminaire de 2020 et 2021.

Stéphane Zagdanski is a reader-supported publication. To receive new posts and support my work, consider becoming a free or paid subscriber.

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